samedi 1 novembre 2014

Chemin de Compostelle / Eté 2014 - Jour 1 : Etape à l'abbaye de Randol.

Que vous soyez croyants ou non, que vous soyez catholique ou non, l'abbaye de Randol possède un site Internet à découvrir : http://www.randol.org/

C'est le frère hôtelier qui nous accueille à notre arrivée (17h30). Nous l'avions contacté quelques jours plus tôt pour savoir s'il était possible de faire étape au monastère. Il nous invite tout de suite à partager une prière dans l'église abbatiale. Nous découvrons un sanctuaire contemporain à la lumière douce et colorée. Puis, il nous guide dans le monastère pour nous indiquer tout d'abord l'entrée du réfectoire où il nous donne rendez-vous à 19h précise et nous conduire ensuite jusqu'à nos chambres dans l'aile des hôtes.
Nous nous installons avec grand plaisir (la marche a été longue et la journée très chaude !). Lavés et vêtus de propre, nous remontons vers le réfectoire. Sur un des paliers de l'escalier, nous nous attardons sur les ouvrages d'un coin bibliothèque et sélectionnons notre lecture du soir. A l'entrée du réfectoire, seul un abbé d'un âge avancé attend. Nous le saluons. Mais silence. Personne d'autre à ce moment. Puis rapidement, des gens arrivent d'on ne sait où. D'autres religieux séculiers, de tous âges, un journaliste habitué des lieux et plusieurs personnes comme nous issues de la société civile, semble-t-il. A 19h, les portes du réfectoire s'ouvrent. Nous entrons. Un escalier nous fait descendre dans le déambulatoire du cloître. Le frère hôtelier se tient au côté d'un personnage qui salue toutes les personnes de notre assemblée. Nous approchons. Le frère hôtelier nous présente au père abbé dirigeant la communauté de Randol. Celui-ci nous questionne sur les raisons de notre passage. Nous échangeons quelques mots. Puis, comme la tradition bénédictine le veut, il accomplit le rituel de lavage des mains en signe de bienvenue. Celles d'Olivier d'abord, les miennes ensuite. Le frère hôtelier nous invite à le suivre dans le réfectoire. Toutes la communauté est présente. Il nous attribue deux places face à face au bout de la longue table destinée aux hôtes. Elle est située au centre de la pièce juste devant celle du père abbé. Pas de son de voix. La règle est le silence. Seuls les bruits de pas et de vaisselle retentissent. Nous sommes debout derrière nos chaises respectives. Une prière est dite par l'assemblée, en latin. Le petit missel que j'avais pris à l'entrée du réfectoire ne m'a pas servi tellement saisi par ce que je suis entrain de vivre. Une fois la prière achevée, nous nous attablons. Pendant que mes voisins de table se servent l'entrée, j'observe autour de nous. Olivier ne semble pas plus à l'aise que moi. Les frères sont assis sur deux rangées de tables qui s'étirent de chaque côté du réfectoire sur toute sa longueur parallèlement à notre table. Leurs tables ne sont pas jointives. Ainsi ils sont seuls à leur propre table. De ma place, je peux voir tous les moines attablés derrière Olivier. Et Olivier peut voir la rangée de moines attablés derrière moi. Nous nous trouvons au milieu de cet immense réfectoire.
Un frère est chargé de faire la lecture des actualités de la communauté chrétienne durant tout le repas. Je n'ai qu'à lever les yeux de ma place pour l'observer car il se trouve dans une chaire située juste derrière Olivier.
Alors que j'écoute sa litanie sur la situation des chrétiens d'Irak et de Syrie, le temps paraît s'être arrêté. Cette scène semble totalement hors du temps !
Le repas se termine avec un délicieux clafoutis aux cerises dont ces moines ont le secret. Cela nous ramène à la réalité temporelle. Nous nous relevons pour rester derrière nos chaises et prononcer à nouveau une prière en latin. Puis nous sortons du réfectoire en silence. Un peu troublés par ce que nous venons de vivre, le frère hôtelier nous rejoint et nous propose de rencontrer le frère pélerin.
Cette rencontre a lieu sur la terrasse du monastère. Celle-ci domine les gorges de la Monne et offre une vue imprenable vers le village de Randol. Très beau site. Le frère pélerin nous questionne sur les raisons qui nous poussent à partir sur les chemins, vers Saint-Jacques de Compostelle. Il nous raconte quelques anecdotes sur le pélerinage, sur cette abbaye, sa fondation et sur la reconstruction du village par les moines. L'échange est serein, sympathique et sincère. Il nous propose de nous alimenter de quelques lectures spirituelles et de nous bénir le lendemain avant notre départ. Nous acceptons.

La maison Besson se trouve dans le village de Randol que les moines ont restauré.
Nous réintégrons tranquillement nos chambres. Chambres individuelles ce soir-là. Nous ne heurterons pas la morale !!! Plongée dans nos lectures respectives. Mon choix s'est porté sur Saint-Vincent-de-Paul, curieux de découvrir sa vie, son rôle dans la création des hospices de Paris (en lien avec mes recherches généalogiques commencées avant l'été) et de comprendre l'origine des associations caritatives qui portent son nom aujourd'hui (Clin d'oeil à ma tante Christine). Ce fut passionnant.
Après ça, j'ai eu bien du mal à m'endormir mais la nuit fut réparatrice.
Lecture du soir passionnante.
Chambre individuelle sous bonne protection.















Suivez le lucane de Randol à Olloix.
Revenez sur vos pas de Clermont à l'abbaye de Randol.
Manu&O.

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