mercredi 13 février 2013

Chemin de Compostelle / Eté 2012 : Etape de repos à Lit-et-Mixe et au Cap de l'Homy

Dans les repérages de notre itinéraire, nous avions décidé de faire une étape de repos après quelques jours de marche. Lit-et-Mixe nous avait semblé idéal car notre entraînement à la marche intensive laissait un peu à désirer.
Cette journée fut occupée à découvrir ce coin des Landes : il se trouve que les camping font rouler des navettes gratuites vers l'océan et vers Lit-et-Mixe pour que les estivants privilégient les transports en commun plutôt que leurs voitures. Nous avons donc utilisé les navettes ...
... pour aller voir l'océan tout d'abord. Direction le Cap de l'Homy. Nous sommes samedi. Jour de départ et d'arrivée des vacanciers. Il y a donc très peu de monde ce jour-là. C'est idéal pour nous.
Nous passons par la chapelle.

Hommage aux marins.
Nous gravissons la dune qui menace les habitations construites trop proches.

Le drapeau du poste de secours est jaune. Il y a beaucoup de vent et la houle est violente. Les rouleaux font un bruit assourdissant.
Pas de sortie en pinasse ce jour.
La côte landaise tient sa réputation : les surfeurs sont présents. Certains remballent.

D'autres continuent à apprendre. 
Des pêcheurs au lancer tentent leur chance. Pas facile.
Nous poursuivons notre balade le long de la plage.
Ciel océanique.
Trempage. Malgré le vent, il fait bon mais la mer est dangereuse. Les vagues ont une force de sape impressionnante. Difficile de rester debout quand elles lèchent la plage, elles vous tirent au large. Ce ne sera donc qu'un bain de pied. Il faut rester prudent !
Lancer et relancer. Pas simple dans ces vagues.
Retour au poste de secours.
L'office du tourisme propose des démonstrations du travail de gemmeur. Métier autrefois traditionnel des Landes, aujourd'hui pratiquement disparu.
Après avoir pris un repas au Cap de l'Homy, une navette nous ramène à Lit-et-Mixe. Passage par l'église.
Hommage religieux aux Poilus, combattants héroïques de la Première Guerre mondiale auxquels un autel est dédié.
Le Poilu du monument aux Morts.
La principale rue commerçante de Lit-et-Mixe. En arrière-plan, le clocher monumental de l'église.
Le tampon de l'office du tourisme date de la veille. Nous nous y étions arrêté directement en arrivant ne sachant pas si nous aurions l'occasion d'y revenir.
Chose inhabituelle : le pèlerin attend le car.
Et la navette arrive. Petit hommage à Nathalie, notre conductrice de la journée. A chaque fois que nous montions dans un car, c'était le sien. De plus, comme il y avait peu de monde et que nous ne connaissions pas le coin, nous en avons profité (et peut-être abusé) pour lui demander pas mal de renseignements et avons, de ce fait, pas mal discuté. Merci à toi, ces moments ont été très sympas !
Retour au refuge pèlerin du camping Lassalle avec quelques provisions pour la soirée et la poursuite du périple. Moment de cuisine !
Comme vous pouvez le constater, nous ne nous sommes pas laissé abattre ce soir-là. Les assiettes sont bien pleines !!!
Après s'être avalé notre plâtrée de riz, nous passons par le bureau de Madame Barbasse pour régler notre séjour et récupérer nos crédenciaux tamponnés. Nous découvrons ce chaudron dans sa cheminée. Elle nous raconte qu'il lui a été offert par ses collègues quand elle a quitté son travail de cuisinière pour reprendre le camping de son oncle et sa tante. La tradition aurait voulu que ses collègues plantent le mai, un pin décoré, dans son jardin. Mais depuis les tempêtes, cette tradition a été modifiée. Trop de pins sont tombés. Plus question d'aller en couper en forêt. C'est donc un objet évoquant son travail qu'ils ont choisi de décorer pour lui offrir. D'où ce chaudron ! Sympa comme idée, non ?

Le hasard est parfois incroyable. Il se trouve qu'au moment où nous discutions, un jeune homme a débarqué de nulle part dans son bureau. Il ne parlait pas français. Madame Barbasse ne parlait que le français. Olivier comprit son anglais : il demandait l'hospitalité pour la nuit. Il s'agit bien d'un pèlerin qui marche vers Santiago.

Nous rencontrons ici notre premier pèlerin. Il s'appelle Robert T., un allemand, en fait. Nous passons la soirée à discuter en anglais et en allemand. C'est passionnant d'échanger ainsi. Robert a commencé son périple vers Compostelle quelques jours plus tôt à Biganos sur le bassin d'Arcachon. Des amis avec lesquels il est parti d'Allemagne en voiture l'y ont déposé.
Il a 29 ans et vient de Leipzig. Né au temps de la RDA, il n'avait que 6 ans au moment de la chute du mur de Berlin. Pourtant il cherche sa voie dans cette Allemagne d'aujourd'hui. Il nous dit qu'il a l'impression d'être apatride, l'impression d'avoir perdu son pays (l'Allemagne de l'est). Il n'est pourtant pas nostalgique du communisme mais regrette la perte de certaines valeurs d'entraide et de solidarité dans cette Allemagne matérialiste pourtant dirigée par une est-allemande, Mme Merkel. Aujourd'hui, il part pour la seconde fois à pied pour Santiago. Il a déjà fait le chemin en 2004 ou 2005. Cette discussion s'est achevée naturellement vers 23h, tous les trois terrassés par le sommeil.
Olivier, Mme Barbasse et Robert, épuisé par les quarante kilomètres qu'il a parcouru dans sa journée.

Manu&O

dimanche 10 février 2013

Chemin de Compostelle / Eté 2012 : 22km de Bias à Lit-et-Mixe (Refuge pèlerin)

Bien que le réveil ait sonné à 6h30 ce matin-là, nous n'avons émergé qu'une heure trente plus tard. Le pliage et le rangement des affaires s'est fait dans les sanitaires, au sec. Nous avons espéré que la tente sécherait un peu pendant ce temps.

Atmosphère humide et brumeuse après l'orage de cette nuit. Le démarrage a eu lieu vers 10h. Adieu Tatiou !
Nous quittons le camping par un petit chemin à travers la forêt.
Nous atteignons l'étang de Bourg-le-Vieux et y croisons joggeurs, randonneurs à cheval ...
... et quelques apprentis pêcheurs qui occupent leurs vacances.

Les chênes lièges sont de plus en plus nombreux dans ce coin des Landes.
Puis nous nous engageons sur des pistes sableuses au coeur de la forêt. Cette partie d'étape nous fait nous enfoncer dans une forêt plus sauvage et plus vallonnée.

Quelques champignons ont poussé après la pluie.
Les chênes verts constituent des réserves de rosée idéales pour des randonneurs assoiffés.
Secouez le bout d'une branche et vous serez rafraîchi par une pluie bienfaitrice !
Le sous-bois est à cette saison tapissé de bruyère en fleur.
Olivier profite ici de l'ombre d'un splendide chêne liège qui a poussé au sommet d'une dune. Il sert de support aux indications de l'itinéraire que nous trouvons régulièrement, même au coeur de la forêt comme ici. Coup de chapeau aux baliseurs qui, dans les Landes, ont fait un travail admirable. Impossible de perdre le chemin !
Point de vue depuis le haut de la dune sur un océan de verdure.
Petite pause à l'ombre avant de sortir de la forêt.
  Nous changeons d'univers. Le chemin se poursuit sur une piste cyclable.
 Une aire de pique-nique ombragée, et avec des tables, s'offre à nous.
Nous repartons en longeant le courant de Contis. Ici, nous le traversons. Espace plutôt sauvage à l'écart des zones habitées.
Le courant de Contis : petit fleuve qui va se jeter directement dans l'océan à Contis-Plage.
Arrivée sur Lit-et-Mixe. Les mais, pins décorés dressés dans les jardins comme des mâts de navire, mettent quelques habitants à l'honneur pour leur retraite ou leur anniversaire.
Nous sortons de Lit-et-Lixe en direction de l'océan (Cap de l'Homy) vers le camping. Nous constatons que les "Toro piscine" (Attention, marque déposée !) et les courses de vachettes animent toutes les stations balnéaires des Landes en cette saison.
Et nous voilà arrivés à notre refuge pèlerin signalé par cette belle pancarte. Impossible de le râter le long de la D88 (Route Lit-et-Mixe - Cap de l'Homy).
La gérante du refuge était absente à notre arrivée. Sa maman nous propose de l'attendre en nous invitant à nous asseoir dans ce petit coin à l'ombre de sa maison (ci-dessus). Un havre de paix à l'abri du soleil et fleuri de splendides géraniums. Elle nous sert un simple verre d'eau en guise de rafraîchissement. Ce fut un moment de pure délectation car nous buvions de l'eau chaude depuis un bon moment déjà !

Madame Barbasse nous accueille finalement et nous fait découvrir son refuge. Au fond de son camping, elle met à disposition des pèlerins de passage les trois caravanes qui se trouvent sous ce hangar.
Nous prenons possession des lieux. Nous découvrons un accueil grand confort ! Caravanes spatieuses, frigo, plaque de cuisson à gaz, vaisselle, aromates, denrées laissées par les pèlerins précédents, etc. Nous pouvions y arriver sans rien.
Nous étions les seuls pèlerins ce soir-là à profiter de cet espace pourtant très convivial.
Présence !

Manu&O