lundi 23 septembre 2024

Chemin de Compostelle 2024/ Camino Frances J01 : Pampelune >>> Puente la Reina 24km.

Jour 01 : lundi 23 septembre 2024
Pampelune >>> Puente la Reina.

🚶24km🚶

Coucou à tous,
Voilà les premiers 24km faits. Nous sommes arrivés à bon port. Chambre occupée. Douche puis farniente geek pour faire ce message du jour.
Cette 1ère étape est une remise en route. Il faut retrouver son propre rythme. J'ai des courbatures dans les jambes. Parti sans eau. Pas assez bu. Le soleil était soft ce matin. Après midi, le chapeau a fait sa réapparition. Indispensable avec les 25°C. Il tape.
Le chemin nous a déjà fait quelques très beaux cadeaux.
La suite répondra à une question que nous a posé Marilou, la fille adolescente de nos amis Mylène et Christophe à savoir : mais qu'est-ce vous pouvez vous dire sur le chemin entre pèlerins ?
Hé bien le déroulé de notre marche va t'apporter de quoi réfléchir à pourquoi les humains communiquent.
Pour commencer, après avoir quitté la chambre d'hôtel après le petit-déjeuner, après avoir laissé les affaires superflues dans la voiture, nous avons retrouvé les marques du chemin (coquille jaune sur fond bleu) qui nous font traverser la ville. Là, nous avons rejoint des pèlerins repérables à leurs sacs à dos plus ou moins gros qui, comme nous, marchaient dans la même direction. En général, quand tu doubles un marcheur ou quand il te double, on se dit bonjour. Le pèlerin est bien élevé ! On échange un "Ola" ou "hello" ou même "bonjour". Et on se souhaite bon chemin "buen camino".
Tu passes donc ta journée à dire bonjour et à souhaiter un bon chemin... "Ola, buen camino !" (Leçon d'espagnol)
Ensuite, il y a parfois des occasions d'engager la conversation avec certains pèlerins. Un exemple... Je rentre dans une très belle petite église à l'entrée d'un village après les deux premières heures de marche. Sur le seuil, je croise une jeune femme qui remet son sac sur le dos. Ses bâtons de marche dépassaient de son sac. Ils ont frôlé mon visage. Par chance, je les avais vu et les ai évités de justesse. La dame derrière a crié en français "attention".
La jeune femme n'a pas compris tout de suite et m'a adressé un "oh, sorry". Quand je suis ressorti de l'église, elle est venue me trouver et m'a présenté ses excuses. Je lui ai répondu : "I still have my two eyes and I'm safe. No problem but be careful with your sticks. It's dangerous". Ça l'a fait rire. Elle m'a répondu. : "Nice to meet you. Where are you from ?" "So, from France, and you ?" Elle m'a répondu venir du Brésil et s'appelle Carolina. Elle est partie il y a quelques jours de St-Jean-pied-de-port et va ce soir jusqu'à Puente La Reina. Comme nous. On s'est séparé en se souhaitant un bon chemin et en se disant à bientôt "See you soon" car nous risquons de la rencontrer à nouveau. Si je la croise de nouveau, je l'appellerai "the dangerous girl" (pour rigoler bien entendu).
Voilà un échange totalement imprévu juste à cause des bâtons de marche.
Nous avons ensuite passé un col avec une sculpture et un panorama. J'ai posé mon sac pour faire des photos. Nous sommes repartis après un moment. Dans la descente, je me suis aperçu que je n'avais plus mes lunettes de vue sur le nez. J'ai tout de suite pensé que je les avais oubliées près du monument du col où je m'étais assis. Olivier a gardé mon sac. Je suis remonté jusqu'au col. Un kilomètre assez abrupte. En chemin, un couple m'a demandé "did you lose sunglasses ?" "No, just my glasses" "So, good luck". Arrivé là-haut, il y avait beaucoup de monde autour du monument. J'ai essayé de regarder là où je m'étais assis mais rien. Je suis repassé là où j'avais pris des photos. Rien non plus. Je suis retourné au monument. J'ai donc posé la question aux gens présents. Obligé. Des anglophones... "I was sitting there a few moment ago, did you find glasses here ?" J'ai alors entendu un "Yes, we found them and leave them here" en me montrant l'endroit. Mes lunettes apparurent. Je les ai remercié et leur ai dit "i'm a lucky guy and you are my chance". Je les aurais bien embrassés tellement j'étais soulagé de les retrouver. Ils étaient contents et nous nous sommes quittés sur un "buen camino".
Encore une autre expérience de communication. Les pèlerins s'observent sur le chemin et lorsque quelqu'un perd quelque chose, il le retrouve souvent grâce aux autres.
Enfin, en traversant un village, nous échangeons avec un groupe de quatre hommes qui sortait d'un jardin les mains pleines des figues énormes... d'une variété verte. On leur a demandé si c'était bien des figues (figas). Les gars nous ont dit "si... Do you want to try ?" Nous n'avons pu répondre que oui. Ils nous en ont donné une chacun en nous recommandant de ne pas manger la peau. Ce fut le meilleur moment de la marche tellement cette figue était bonne.
Ça aurait été dommage de passer sans rien demander.
Voilà donc quelques anecdotes que nous avons vécu aujourd'hui. Tous les jours, nous avons des choses à nous raconter parce nous sommes curieux les uns des autres. C'est un formidable moment pour pratiquer l'anglais (même imparfait comme le mien) libéré de tout complexe. Nous apprenons aussi l'espagnol tout doucement en retenant des mots et des phrases que nous entendons ou lisons. Nous ne le parlons pas mais apprenons au contact des espagnols que nous rencontrons (au café, à l'hôtel, au restaurant) ou croisons par hasard en traversant un village ou une ville.
Chaque jour a son lot de surprise et de rencontres.
Olivier fait aussi des rencontres de son côté et inversement. Par exemple, aujourd'hui, pendant qu'il m'attendait, une femme s'est assise à côté de lui sur le banc. Elle s'est mise à pleurer. Il lui a demandé en anglais si c'était son corps ou son mental qui lui faisait mal. Elle ne lui a rien répondu. Elle est restée un moment, s'est levée, l'a remercié et a poursuivi son chemin.
Étrange mais nous avons repéré qu'elle connaît au moins une dame avec laquelle elle fait ses pauses. Du coup, nous avons un œil sur cette dame qui semble ne pas aller très bien. Nous l'avons revue plusieurs fois aujourd'hui. Elle semble être américaine ou australienne.
Allez je vous laisse. On va manger. On a faim. La journée fut frugale.
La suite à demain.
Bises à tous.
Pampelune +11°C ce matin vers 08h30.
Une heure de marche et Pampelune est loin derrière nous.
Devant nous, un col à 800m et de la descente ensuite.
La petite église d'où j'ai failli ressortir borgne.
Le col où j'ai oublié mes lunettes.
Un kern sur le chemin de la descente truffé de galets.
Un immense champ de cailloux. Apparemment, ça pousse ici !
La divine figue.
Obanos, jolie petite cité.
Eglise de Puente La Reina.
Sant Iago.
Plafond gothique flamboyant.
Le pont de la reine.

🏨Albergue Puente🏨

🐜🐾🐛🐉🐝🐞🐾

1 commentaire:

  1. Que de souvenirs de 2017 quand j'y étais passé me reviennent en tête.
    Vous me faites revivre de superbes moments.
    Buen camino les amis rencontrés sur le Chemin voilà 1 an.
    Emile

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