Chemin de Compostelle 2024/ Camino Frances J03 ---> Estella >>> Los Arcos. 22,3km

mercredi 25 septembre 2024

Chemin de Compostelle 2024/ Camino Frances J03 ---> Estella >>> Los Arcos. 22,3km

Jour 03 : mercredi 25 septembre 2024
Estella >>> Los Arcos.

🚶22km🚶

Partis à 08h45, arrivés à 14h. Étape rapide

Café fort façon Nesto, notre hôte argentin, oeufs, bacon, pain, banane, part de gâteau fait du matin par l'épouse de Nesto. Copieux. J'ai gardé l'excellent gâteau pour la route.

Nous avons partagé la table du petit déjeuner avec une très gentille femme norvégienne. Jamais trop tôt pour l'anglais. Elle marche seule. Son mari ne la rejoindra que dans 6 semaines pour atteindre Santiago.

En marche, nous cheminons seuls jusqu'à la sortie d'Estella. Nous sommes rejoints par une pèlerine heureuse de voir enfin des français. Sommes surpris : nous avons l'impression d'en croiser sans cesse.

Elle en a ras le bol des américains et des tortillas. Cette râleuse m'indique marcher tout de même depuis 3 semaines. Elle est partie de Villereal (en Dordogne, je crois). Nous nous suivons un moment.

Plus loin, nous faisons un arrêt dans une forge artisanale située au bord du chemin. Une production extraordinaire. Impossible de se charger mais un moment hors du temps : des sculptures forgées allant de la coquille Saint-Jacques pour pendentif au pied de vigne qui couvre la façade de l'atelier.

Quelques centaines de mètres plus loin... Les Bodegas d'Irache avec la fameuse fontaine à vin pour les pèlerins. Elle coule aujourd'hui au goutte à goutte. Vin rouge un peu sucré, je l'ai goutté. Là, nous avons rencontré une femme hollandaise de Gouda parlant parfaitement le français. Sont arrivés quatre pèlerins cyclistes anglophones. En engageant la conversation, j'ai cru reconnaître les quatre Québécois francophones au restaurant d'hier soir. Bingo. C'était eux. Ils ont aussitôt repris leur français avec cet accent incomparable. Ils se souvenaient de nous. On a discuté et rigolé de je ne sais plus quoi. Puis sommes repartis. Ils nous ont doublé un peu plus loin et nous ont gratifié d'un "bon chemin, les français !"

Portion de chemin sans échange ou presque. Juste crier à un français et à un jeune danois tellement absorbés par leur discussion en anglais qu'ils n'ont pas vu la flèche pour tourner à droite.

Une halte pour un café, un sandwich et quelques crudités à l'unique étape possible.

Puis encore une portion sans échanger. Ça m'a fait du bien de marcher seul. Regarder, écouter. Paysage d'automne où les machines à vendanger récoltent le raisin. Champs d'asperges. Zones de céréaliculture non déchaumées où les repousses sont pâturées par les moutons. Pas d'humains dans les champs de terres rouges en dehors d'un berger et des conducteurs de machines.

Nous longeons des collines herbeuses parsemées de troncs calcinés, et d'arbres d'une nouvelle génération. Quelques parcelles d'oliviers pleins d'olives de belle taille. Les zones forestières se font plus rares. Toutefois les pluies de la semaine dernière ont permis une nouvelle pousse de champignons. Quelques bolets. Beaucoup de lactaires, d'ammanites, de russules rouges. Nous allons quitter la Navarre pour rentrer dans la Rioja... Demain.

Ce soir, nous dormons à la Casa de Jerusalem. Une demeure des Templiers servant d'accueil pelerin. Un lieu hors du temps. Meubles anciens cossus mélangeant les styles du 18e au 20e. Parquets. Odeur de cire. Papiers peints, tableaux et miroirs aux murs, déco de fleurs artificielles, bibliothèque remplie de livres de littératures anglophone et espagnole. Un coran arabe avec traduction anglaise. Canapé et fauteuils sorti d'une série des 70's. Une voisine de chambre québécoise énigmatique gère ses affaires au Mexique en visio avec son mari. Blablabla. Elle vient de terminer... Alors nous vous souhaitons une bonne nuit.

Olem.